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By Won Jin Choi
Peindre / SBB

Earth. Ceramics, organic forms.
Punctuating a certain territory with their presence.
The huge window facing the long mountainous reliefs of Marseille.
Sunrise and sunset, to the rhythm of the clouds, of shadows and wandering lights, fill the space throughout the day.


Although all the elements seem to be arranged without rules, there is certainly a meticulous way of Being, a delicate sense of installation applied in her work.

Her way of seeing the space as a whole contains a particular force, vibrations - internal and external.
The performative process of her works is visible in the environment around them, involving physicality and voice: whispers of her.

Tensions are delicately expressed, laid down on the canvas like imprints.
The emotions are alive, vibrant, inviting stillness.
Each step, each trace trembles and leads us to joy.

Sophie Bueno-Boutellier is constantly in movement. She replaces and contemplates time. She fills the space with her voluble movements.
Her child is growing, in parallel with her own inner child. Her feminine power is growing. Her vision on the multidisciplinarity of her practice has evolved radically since she moved to Marseille in 2018, after a long stay in Berlin.
She has made her life in Marseille, as an echo of her youth spent on the Côte d'Azur - surrounded by sun, sea, waves, palm trees - the theatre of her quest for the figure of the androgynous, a symbol of autonomy and freedom beyond the traditional genders and codes of society to reach a true form of love.
As her body drifts through the city, her eyes glide over the facades, capturing fragments of words and phrases, and then translating them into a poetic movement.

She painted with her hands, her arms, her thighs. Her naked body was her own working tool. This time she takes a brush. A brush that will penetrate but also caress, touch the surfaces of her canvases.
Relying on her softness to transcend her violence.

The ceramics sculpted with her voice will always accompany her paintings.
Surrounded by air, breathing in nature, inside a white cube, in someone's home, in the streets, wherever her work moves, it will always vibrate in its movement.

In a few months, she will move. Elsewhere


/ Won Jin Choi  

 

De la terre. Des céramiques, formes organiques.

Ponctuant de leur présence un certain territoire.

L’Immense baie vitrée face aux longs reliefs montagneux de Marseille.
Lever et coucher de soleil, au rythme des nuages, d’ombres et de lumières errantes, remplissent l'espace tout au long de la journée.

Même si tous les éléments semblent être disposés sans règles, il y a certainement une façon méticuleuse d'Être, un sens délicat de l'installation s'applique dans son Œuvre.
Sa façon de voir l’espace dans son ensemble contient une force particulière, vibrations – internes et externes.
Le processus performatif de ses œuvres est visible dans l'environnement qui les entoure, impliquant la physicalité et la voix : des chuchotements d'elle.
Les tensions sont exprimées avec délicatesse, posées sur les toiles comme des empreintes.
Les émotions sont vivantes, vibrantes, appellent à la tranquillité.
Chaque pas, chaque trace frémit et nous embarque vers la joie.

Sophie Bueno-Boutellier est constamment en mouvement. Elle remplace et contemple le temps. Elle remplit l'espace par ses mouvements volubiles.
Son enfant grandit, en parallèle de son propre enfant intérieur. Sa puissance féminine grandit. Sa vision sur la pluridisciplinarité de sa pratique évolue radicalement depuis son installation à Marseille en 2018, après un long séjour à Berlin.
Elle a fait de sa vie à Marseille, en écho de sa jeunesse passée sur la côte d'azur – entourée de soleil, de mer, de vagues, de palmiers – le théâtre de sa quête de la figure de l’androgyne, symbole d’autonomie et de liberté au delà des genres et des codes traditionnels de la société pour rejoindre une vraie forme d’amour.
Alors que son corps se promène dans la ville, ses yeux glissent sur les façades, captent des fragments de mots, de phrases, et pour les traduire ensuite en un mouvement poétique.Dans quelques mois, elle déménagera. Ailleurs

Elle peignait avec ses mains, ses bras, ses cuisses. Son corps nu était son propre outil de travail. Cette fois-ci, elle prend un pinceau. Un pinceau qui va pénétrer mais aussi caresser, effleurer les surfaces de ses toiles.

S'appuyer sur sa douceur pour transcender sa violence.
Les céramiques sculptées avec sa voix accompagneront toujours ses peintures.
Entouré d’air, de respirations dans la nature, à l'intérieur d'un white cube, chez quelqu'un, dans les rues, où que son travail se déplace, il vibrera toujours en son mouvement.

/ Won Jin Choi

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Peindre

Revisiter et réaffirmer la peinture.

Expérimenter sans cesse, et ce jusqu’à épuisement du médium .

Créer des tensions entre les matériaux.

Tester la tolérance de la peinture sur les différentes surfaces.

Utiliser la peinture pour transformer des matériaux en oeuvres abstraites aux contours flous. J’explore et joue, en permanence avec cette condition binaire où il est difficile de déterminer la frontière entre le pictural et le sculptural. Les deux éléments se rejoignent pour former un écosystème dans lequel les limites sont incertaines. Les enveloppes sont poreuses et demandent à habiter le trouble .

 

Ces peintures, fortement marquées par ma pratique du yoga tantrique du cachemire, naissent d’une expérience corporelle avec la matière.

Elles sont une réponse tactile à ce qui est.

Elles sont des mémoires stockées dans la matière et fabriquent le journal intime de l’atelier. Gestes, émotions, routines….

Aucune hiérarchie dans les actions et les mouvements.

Aucun but ou résultat à espérer.

Elle sont un instant, une respiration.

 

Il ne s'agit pas d'essayer de faire des œuvres, mais d’essayer, à travers le mouvement, de saisir quelque chose de l’instant. Ces objets sont comme des sous-produits de ma propre activité. L’action est libre, non intellectualisée.

C’est un processus de découverte, de déploiement face à l’inconnu.

Ce qui émerge des peintures est une chorégraphie, une partition d’accordage, inspirée par la matière. Une manière de se connecter à quelque chose de physique grâce à un mouvement improvisé et intuitif.

Une action répétitive simple comme une affirmation d’être en soi .

Mille-feuille de peau / de peinture

D’extérieur / d’Intérieur

De résistance et de détente.

De surface et de fond.

Une valse d’ajustement

De joie

S’approprier la matière pour exprimer quelque chose de l’instant.

Posséder pour déposséder.

Ma peinture est un corps étrange, sa double condition, à la fois représentation et objet, en fait une identité mouvante et conflictuelle.

Elle emmène le spectateur dans les coins et les recoins délicats, du matériau, de la couleur et des textures. Constituées avec des résidus d’atelier et de la vie quotidienne ( draps, textiles, matières organiques, poussières…), mon oeuvre renferment le temps. S’agglutine un compost de vie, créant des formes « compostistes » , méditatives et géologiques, invitant le spectateur à s’abandonner à l’abstraction, aux troubles plutôt qu'aux dualismes en tous genres et aux frontières disciplinaires.

Contempler plutôt que d’essayer de déchiffrer.

Réduire le sens au rythme, à la tactilité quand si peu d’autre chose dans ce monde fait sens.

 

/SBB

 

 

Paint

Revisiting and reaffirming painting.

Constantly experimenting, until the medium has been exhausted.

Create tensions between materials.

Test the tolerance of paint on different surfaces.

Using paint to transform materials into abstract works with blurred contours.

I am constantly exploring and playing with this binary condition where it is difficult to determine the boundary between the pictorial and the sculptural. The two elements come together to form an ecosystem in which the boundaries are uncertain.

The envelopes are porous and ask to stay with the trouble.

These paintings, strongly influenced by my practice of Tantric Cashmere Yoga, are born of a bodily experience with the material.

They are a tactile response to what is.

They are memories stored in the material and make the diary of my daily practice in the studio. Gestures, emotions, routines....

No hierarchy of actions or movements.

No goal or result to hope for.

They are a moment, a breath.

It is not about trying to make works, but about trying, through movement, to capture something of the moment. These objects are like by-products of my own activity. The action is free, not intellectualised.

It is a process of discovery, of unfolding in the face of the unknown.

What emerges from the paintings is a choreography, a tuning score, inspired by the material. A way of connecting to something physical through improvised and intuitive movement.

A simple action, repeated, as an affirmation of being in oneself.

Mille-feuille of skin / of paint

Of exterior / interior

Of resistance and relaxation.

Of surface and background.

A waltz of adjustment

Of joy

To appropriate the material to express something of the moment.

Possessing to dispossess.

My painting is a strange body, its double condition, both representation and object, makes it a moving and conflicting identity. It takes the viewer into the delicate nooks and crannies of material, colour and texture. Made of residues from the workshop and from daily life (sheets, textiles, organic materials, dust...), my work contains time. A compost of life clusters together, creating meditative and geological "compositorial" forms, inviting the viewer to surrender to abstraction, to unrest, rather than to dualisms of any kind and to disciplinary boundaries.

Contemplating rather than trying to decipher.

To reduce meaning to rhythm, tactility, form when so little else in this world makes sense.

/SBB

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